STS-60 (02/1994)) – 1er cosmonaute russe à bord d’une navette spatiale

INFORMATIONS

Le 3 février, la navette spatiale Discovery s’élance comme prévu depuis le pad de tir 39A du Kennedy Space Center.
La mission STS-60 marque le coup d’envoi d’une nouvelle ère des vols spatiaux habités avec comme membre d’équipage le cosmonaute russe Sergei K. Krikalev. Sa présence débute l’application concrète d’un programme de collaboration entre les Etats-Unis et la Russie visant dans une première phase à organiser 10 missions Shuttle-Mir comportant des rendez-vous spatiaux avec accueils mutuels des équipages, dans une deuxième phase à élaborer conjointement le programme de base de la Station Spatiale Internationale et dans une troisième phase à étendre la Station Spatiale Internationale aux partenaires internationaux.

Peu de temps après avoir atteint l’orbite, l’équipage de la mission a commencé à oeuvrer dans le module Spacehab-2. C’est la deuxième mission du programme SPACEHAB, le premier module était présent dans la soute de la navette spatiale Endeavour lors de la mission STS-57 en juin 1993.
Spacehab-2 contient un certain nombre d’expériences scientifiques couvrant les domaines de la biotechnologie, la biomédecine et les sciences des matériaux. Il augmente considérablement l’espace de travail et de stockage durant la mission. Il est installé sur la partie avant de la soute de la navette et les membres d’équipages y accèdent par un tunnel reliant le pont intermédiaire de l’orbiteur au laboratoire.

Les sept membres d’équipage était aussi chargés de déployer la plate-forme scientifique WSF (Wake Shield Facility). Cette expérience se compose d’un disque d’acier inoxydable d’environ 3,50 mètres de diamètre. Il doit être déployé puis récupéré en utilisant le bras télémanipulateur RMS. Pendant le temps de son vol libre aux côtés de la navette, WSF doit créer un environnement permettant la croissance de certains matériaux comme l’arsénium de gallium (GaAs). Les objectifs de l’expérience peuvent avoir un impact significatif sur l’industrie de la microélectronique, car l’utilisation de GaAs permet d’améliorer les composants électroniques rentrant dans les technologies des téléphones cellulaires, des transistors à haute vitesse, de la télévision à haute définition ou des communications par fibres optiques.
Malheureusement, plusieurs échecs ont été essuyés lors du déploiement de l’expérience. En définitif, WSF restera captif au bout du bras télémanipulateur de la navette. De ce fait, l’ensemble des objectifs n’ont pu être atteints mais des résultats ont été enregistrés malgré tout.

D’autres charges utiles avaient pris place à bord de Discovery comme ASTROCULTURE permettant de réaliser une série d’expériences pour valider les performances des technologies de croissance des végétaux dans un environnement de microgravité, CAPL (The Capillary Pumped Loop), système de contrôle thermique qui sera utilisé dans de futurs engins spatiaux, ODERACS (Orbital Debris Radar Calibration Spheres), système de sphères visant à détecter les débris spatiaux, SAREX (Shuttle Amateur Radio Experiment) établissant des liaisons radioamateurs avec des équipes au sol.
A ce titre, le cosmonaute Sergei Krikalev a établit durant la mission une communication avec des opérateurs radioamateurs à Moscou. Une liaison a aussi été réalisée depuis la navette spatiale vers la Station russe Mir.

La mission STS-60 prend fin le 11 février à 19:18 UTC sur la piste 15 du Kennedy Space Center.

 

DONNÉES

  • Navette spatiale: Discovery
  • Date de lancement: 3 Février 1994
  • Heure: 12:10:05 UTC
  • Site: Pas de tir 39A, Kennedy Space Center, FLORIDE
  • Date d’atterrissage: 11 Février 1994
  • Heure: 19:18:41 UTC
  • Site: Piste 15, Kennedy Space Center, FLORIDE
  • Durée de la mission: 8 jours, 7 heures, 9 minutes, 22 secondes
  • Orbites: 130
  • Altitude orbitale: 354 kilomètres
  • Inclinaison orbitale: 57 degrés
  • Distance parcourue: 5 535 667 kilomètres
  • Charge utile: 10 231 kg

 

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